Au coeur de l'ancien chef lieu historique du Brionnais, l'église de Semur est l'une des dernières églises romanes de ce pays édifiée au XIIè siècle.
Dans le château voisin est né Hugues de Semur, l'un des grands abbés de Cluny, élu en 1049.
L'influence clunisienne est manifeste lorsqu'on observe le triple étagement de la nef, l'utilisation de l'arc brisé et la tribune en encorbellement au dessus du portail occidental.
La présence d'un triforium ouvert marque un moment de transition entre la fin de l'âge roman et le début du gothique.
Eglise de Semur-en-Brionnais
Parmi les barons de Semur-en-Brionnais, il en fut un qui se livra à des actes méchants. Son oncle, grand abbé de Cluny, lui ordonna de cesser ses massacres. Le baron obéit et fit construire une église en signe de repentir. Il la voulut semblable à celle de Cluny.
La nef de Semur-en-Brionnais est très harmonieuse, on y remarque une étonnante tribune ronde, en saillie, comme à Cluny, supportée par un remarquable encorbellement prenant appui sur la clé de voûte de la porte (photo en bas de page à gauche).
Tribune en encorbellement
L'église présente un très beau chevet ; son aspect trapu est atténué par la hauteur des murs-pignons qu'on distingue nettement, sur cette vue, à l'extrémité du chœur et des bras de transept.
Le clocher, comme à Anzy, est octogonal.
Le portail Ouest de Semur que nous vous présentons en haut de la page suivante est richement décoré, mais ses sculptures ont été détériorées : détérioration naturelle : grêle ? ou volontaire ? Le tympan représente le Christ et ses quatre Evangélistes : Mathieu l'Homme, Marc le Lion, Luc le Bœuf, Jean l'Aigle, Sur le linteau est représentée une scène de la vie de saint Hilaire, patron de l'église ; il est assis par terre parce que l'on n'a pas voulu lui faire une place parmi les évêques réunis en concile, mais un ange vient le réconforter sur la route de l'exil. Plus loin, il est rétabli dans ses prérogatives d'évêque, pendant que le président du Concile (qui l'a condamné) s'en va rendre l'âme sur une chaise percée.
Pilier
A Semur comme à Cluny, les architectes ont utilisé l'arc brisé (voir photo, en bas à droite de la page précédente). Les moines de l'école de Cluny employaient l'arc brisé (qui évoluera plus tard en donnant l'arc gothique) dans un souci d'aller plus haut dans la construction.
L'église de Semur s'est construite après la première Croisade. On trouve, dans la décoration en particulier, les motifs géométriques de sculptures de l'Orient (photo ci-dessous).